Presse > Article du Magazine Hora du 25 septembre 2025 sur l’essai de Christine Bretonnier-Andreani

écrit par horamagazine septembre 25, 2025

Christine Bretonnier-Andreani

crédit photo : FDSalsero

Quand la critique rencontre la poésie

Essayiste, poétesse et professeure agrégée de lettres modernes, Christine Bretonnier-Andreani s’impose comme l’une des grandes spécialistes de Jean Giono. Titulaire de deux doctorats consacrés à l’écrivain, l’un dirigé par Henri Godard (Paris IV Sorbonne) et l’autre par Julia Kristeva (Paris Diderot – Paris 7), elle a construit une œuvre critique singulière à la croisée de plusieurs disciplines : psychanalyse, philosophie, anthropologie et esthétique.

Sa plume, à la fois rigoureuse et sensorielle, parvient à faire vibrer la langue critique au rythme du souffle poétique de Giono, dévoilant la profondeur d’un écrivain déchiré et incandescent, entre monstrueux, sacré et abîme. À la retraite depuis deux ans, elle poursuit ses explorations littéraires à travers de nouveaux projets artistiques, notamment des lectures musicales du roman Le Grand troupeau, qui ont donné naissance à des représentations et à un coffret CD publié sous le label ACEL.

Christine Bretonnier-Andreani

Son dernier essai, Jean Giono – Un désir monstre au-delà de toutes les transgressions, est issu de sa deuxième thèse de doctorat, menée sous la direction de Julia Kristeva. Cet ouvrage marque une rupture dans la critique gionienne en proposant une lecture novatrice, éloignée des visions traditionnelles d’un Giono « écologiste » ou « pacifiste ». Christine Bretonnier-Andreani se concentre sur le Giono de la « deuxième manière », celui qui, après la Seconde Guerre mondiale, explore les dérives du désir, les transgressions et l’univers de la monstruosité.

Mobilisant les apports de la psychanalyse (Freud, Lacan, Kristeva), de la philosophie (Nietzsche, Kostas Axelos) et de l’esthétique (Van Gogh, Frida Kahlo, Antonin Artaud), elle révèle un Giono insoupçonné, habité par l’« inquiétante étrangeté », où l’excès et la métamorphose redessinent les contours de la création. D’Un roi sans divertissement à Ennemonde, en passant par Deux cavaliers de l’orage, son analyse éclaire un imaginaire traversé par le vertige et les pulsions, offrant une approche critique audacieuse et profondément renouvelée.

Christine Bretonnier-Andreani et son éditeur Jacques-Marie Laffont /Crédit photo : Fred Bittoun

Son éditeur Jacques-Marie Laffont qualifie l’ouvrage de « lecture érudite et passionnante, portée par une réflexion profonde sur l’identité et la création littéraire ».

HORA Magazine tient à adresser ses plus vifs remerciements à M. Jacques-Marie Laffont, dont le soutien et la confiance ont rendu possible cette rencontre précieuse avec Christine Bretonnier-Andreani.

L’Article de Mme May / D : Chroniqueur(se) littéraire / Ma Librairie

HORA magazine / Ma Librairie / Sept.2025

Presse > Article de La Marne, le 24 août 2025

Article de Robin Peraudin du journal La Marne

Fascinée par Jean Giono, cette autrice du Pays de Meaux dévoile la face cachée de l’écrivain

Par Robin Peraudin du journal La Marne

Dans son ouvrage, Christine Bretonnier-Andreani dévoile une face de l’écrivain français. Un Giono insoupçonné, entre pulsions, monstres et désir.

Jacques-Marie Laffont, éditeur de l’ouvrage (à gauche) et Christine Bretonnier-Andreani (à droite), sont fiers de cette nouvelle parution depuis juin dernier. ©Photo Fred Bittoun

Et s’il fallait oublier le Giono lyrique, panthéiste, proche de la nature, pour redécouvrir un écrivain hanté par le désir, le sacré et l’abîme ? C’est la proposition audacieuse de Christine Bretonnier-Andreani, ancienne enseignante dans le Pays de Meaux, dans Jean Giono- Un désir monstre au-delà de toutes les transgressions, un essai dense, rigoureux et incandescent. Fascinée par l’écrivain français, l’autrice dévoile dans son ouvrage la partie sombre des œuvres de Giono, notamment à son retour de la Première guerre mondiale « J’ai choisi de proposer une lecture, en quelque sorte lacanienne, sur les dérives et explorations du désir et des chemins de traverse qui sous-tendent l’œuvre de Giono », affirme l’autrice. Loin des représentations classiques de Giono comme « écrivain de la terre », son approche fait émerger un Giono du trouble, de la monstruosité, de la transgression.

Le Giono « deuxième manière » : au cœur des ténèbres

Christine Bretonnier-Andreani concentre son attention sur les œuvres de la maturité, ce qu’on appelle le « Giono deuxième manière », celui d’Un roi sans divertissementLe Moulin de PologneLes Âmes fortes ou Ennemonde. « Ce sont ces romans qui m’ont toujours intéressée, écrit-elle, parce qu’ils explorent les passions humaines incarnées dans les personnages. » Ces figures, transfigurées par l’imaginaire de Giono, révèlent une tension constante entre pulsions et interdits. « Depuis Un roi sans divertissement jusqu’à Ennemonde, en passant par Deux cavaliers de l’orage, ce voyage au sein des pulsions et des interdits révèle un Giono insoupçonné. »

La mère archaïque, les monstres, la transgression

L’essai est structuré en trois grandes parties. D’abord, « La mère archaïque », où l’autrice analyse les figures féminines omniprésentes et puissantes. Elle cite Freud et Lacan pour éclairer cette quête du Féminin. Ensuite, dans « Les monstres dans l’imaginaire gionien », elle s’attarde sur la présence de l’hermaphrodite, de l’ogre, du monstre marin. Enfin, « Genèse d’une philosophie de la transgression » tisse des liens profonds entre Giono et d’autres figures de la création : Antonin Artaud, Vincent Van Gogh, Frida Kahlo.

Un essai transdisciplinaire

Ce qui rend cet essai si singulier, c’est la multiplicité des regards croisés. Bretonnier-Andreani mobilise la psychanalyse (Freud, Lacan, Kristeva), la philosophie (Nietzsche, Axelos), l’esthétique (Artaud, Van Gogh, Kahlo), pour construire une typologie du monstrueux. « Le monstre, chez Giono, n’est jamais totalement extérieur : il naît du clivage, du refus du refoulement. »

Un regard renouvelé sur un écrivain majeur

En s’éloignant des approches convenues sur le Giono humaniste et poète de la nature, Christine Bretonnier-Andreani offre un regard neuf, dérangeant, fascinant. Elle nous montre que chez Giono, le désir est monstre, que le langage est chair, que l’inconscient travaille chaque phrase.

Un livre salué pour sa richesse intellectuelle, sa force d’interprétation et la puissance de son écriture.

Article à retrouvé en ligne sur le site du journal La Marne :

https://actu.fr/ile-de-france/meaux_77284/fascinee-par-jean-giono-cette-autrice-du-pays-de-meaux-devoile-la-face-cachee-de-lecrivain_63069527.html